Une nouvelle liaison du Grand Paris
Élément clé du maillage de l’agglomération entre Paris et Aubervilliers, la passerelle, conçue par DVVD et dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par la Semavip, crée une continuité urbaine et humaine entre le nouveau quartier Paris Nord-Est (Entrepôt Macdonald et Claude Bernard dans le 19e arrondissement) et le nouveau quartier du « Millénaire » développé par Icade.
‘‘ Outre la prouesse technique, cette nouvelle passerelle piétonne est un emblème concret du nouveau visage de la métropole, unissant les nouveaux quartiers de Paris et les nouveaux quartiers de Seine-Saint-Denis. C’est un lien essentiel qui est ainsi créé. La mise en service de la nouvelle gare RER E Rosa Parks le 13 décembre prochain viendra renforcer la desserte de ce nouveau territoire ’’, se réjouit François Dagnaud, Maire du 19ème arrondissement et Président de la Semavip.
‘‘ Elle offre un mode de franchissement apaisé. Personnes à mobilité réduite, piétons, vélos ou poussettes, la passerelle sera accessible à tous ’’, poursuit le Maire du 19ème Arrondissement.
‘‘ Les premiers promeneurs sont invités à la découvrir lors de la nouvelle édition de la Nuit Blanche ce samedi 3 octobre, en présence d’Anne Hidalgo, Maire de Paris, dans le cadre du parcours « Nord-Est » de l’événement ’’, conclut François Dagnaud.
Un enjeu urbain
Longue de 98 mètres hors rampes, conçue comme une rue, elle s’inscrit dans un vaste projet d’aménagement urbain et paysager : d’un côté, la ZAC Claude Bernard, aménagée par la Semavip, et qui accueille déjà un cinéma UGC de 14 salles, 3 immeubles de bureaux occupés par BNP Paribas, 5 immeubles composés de 380 logements sociaux et privés, des activités et commerces et une crèche, une école et une halte garderie. De l’autre, l’Entrepôt Macdonald, opération de réhabilitation aménagée par la SAS ParisNordEST (Caisse des dépôts, Icade et Semavip) comprenant près de 1200 logements, 30.000 m² de bureaux, 45.000 m² d’activités et commerces et des équipements publics scolaires et sportifs.
Une passerelle en bois transparente et protectrice
L’architecture de la passerelle répond à plusieurs intentions. Daniel Vaniche, architecte et ingénieur, directeur de l’agence DVA / DVVD, explique : ‘‘ La première intention du projet a été de créer un lien visuel fort entre les deux « rives » du périphérique, conduisant à la forme continue en arc, évoquant la traversée et la déambulation. Nous avons ensuite travaillé la géométrie de l’ouvrage pour permettre l’accessibilité aux modes doux, poussettes et personnes à mobilité réduite. Et enfin, pensé la peau de l’ouvrage comme des filtres successifs en lames de bois moisées : elle brouille les visions latérales et rassure les piétons en proie au bruit et à la vitesse, tout en ouvrant des vues longitudinales sur la forêt linéaire, et donne une très grande transparence dans les vues transversales pour les véhicules. ’’
Les poussettes, personnes à mobilité réduite, vélos et promeneurs, pourront profiter des rampes d’accès à pente douce, généreuses et panoramiques, dont les pourtours sont plantés.
Quant aux piétons, ils pourront emprunter les larges escaliers pour une traversée plus directe.
La passerelle de bois s’intègre parfaitement au paysage de la forêt linéaire qui la prolonge. Ainsi, les promeneurs pourront prolonger leur marche en empruntant les chemins de la forêt jusqu’aux berges du Canal Saint-Denis réaménagées.
Une prouesse technique
La pose du tronçon central de la passerelle, déjà revêtu de son bardage, s’est déroulée en quelques heures, la nuit du 14 au 15 mai 2015, afin de perturber le moins possible la circulation sur le boulevard périphérique, ce dernier ayant été coupé dans les deux sens pour l’occasion.
Cette opération chronométrée a exigé la coopération opérationnelle de la maitrise d’œuvre, de la maitrise d’ouvrage, des entreprises, des services de la Ville et ceux de la Préfecture de Police.
Cette opération a nécessité l’utilisation d’outils spécifiques qu’il s’agisse d’outils numériques pour définir la géométrie de l’ouvrage et le calcul de sa charpente métallique afin d’alléger sa structure et optimiser les coûts ; ou d’outils logistiques comme la grue mobile de très grande capacité, quasiment unique en Europe, utilisée pour la pose. Au total, la structure pèse plus de 270 tonnes.
Le chantier aura duré plus d’un an et demi.
Cette opération d’un montant de 8,3 millions € HT a bénéficié du soutien financier de la Ville de Paris, de la Région Ile-de-France et d’Icade.