Voir ICC International Maritime Bureau, Voir par exemple D. Nincic, « State Failure and the Re-emergence of Maritime Piracy », texte présenté à la 49. Opérant à partir de petites vedettes rapides, les pirates ont progressivement étendu la portée de leurs activités à plus de 600 milles nautiques des côtes somaliennes [32]. Le Golfe de Guinée est désormais l’épicentre de la piraterie maritime en Afrique. 14Les attaques contre des navires dans le delta du Niger doivent par conséquent être comprises dans le contexte plus large des conflits dans cette région, de même que les vols à main armée visant les navires perpétrés dans la zone doivent être lus comme une des expressions de ces conflits. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette). cit., p. 36. Tous droits réservés pour tous pays. Maritime piracy in contemporary Africa: Global and local explanations to pirate activity in Nigeria and Somalia. Selon toute vraisemblance, les événements politiques au Nigeria ont été beaucoup plus déterminants que la pression internationale dans ce succès. Puisque ces attaques peuvent être expliquées de manière pertinente par le défaut de sécurité à bord des navires et dans les zones portuaires, elles ne présentent que peu d’intérêt dans le contexte plus large de la recherche sur les politiques et la sécurité maritimes [7]. 97-119. Les navires sont souvent capturés et acheminés vers les rives du Puntland ou plus loin au sud, la cargaison retenue et l’équipage gardé en otage dans l’attente d’une rançon. Mettant en garde les agences maritimes internationales contre toute coopération avec le régime de Mogadiscio, les rebelles faisaient valoir que ces agences n’étaient plus en mesure d’assurer la sécurité des navires et de leurs équipages. Ce dernier restera connecté avec ce compte. En ce sens, la stratégie et les initiatives de l'OMI pour améliorer la sûreté maritime en Afrique de l'Ouest sont en accord avec les dispositions du Code de conduite de Yaoundé et les aides visant à s'assurer que le processus de mise en œuvre est pertinent. 38Au Nigeria, l’émergence de groupes armés organisés hors du contrôle de l’État est la conséquence de plusieurs décennies de troubles politiques et de guerre civile, non seulement dans le pays, mais plus largement en Afrique de l’Ouest. La piraterie maritime est sous les feux de la rampe en France depuis l’affaire du Ponant et du Carré d’As en 2008. Elle s'explique par la configuration géographique: tracé du littoral, étroitesse des détroits, existence de milliers d'îles offrant autant de repaires et proximité de plusieurs eaux territoriales riveraines. Le Nigéria, riche pays pétrolier dans les eaux duquel sont commis la grande majorité des actes de piraterie en Afrique de l’Ouest, a la meilleure marine de guerre de la région. 11C’est en partie en raison de cette pression internationale que la piraterie décline dans les eaux nigérianes. Le Centre régional de sécurisation maritime de l’Afrique centrale (CRESMAC) a été installé à Pointe-Noire au Congo-Brazzaville et le CIC à Yaoundé au Cameroun. Les résultats de son analyse se révèlent malheureusement peu convaincants, car elle a seulement pu démontrer que, dans le cas africain, la faiblesse de l’État est une condition nécessaire mais non suffisante à la piraterie. 37Au Nigeria comme en Somalie, l’émergence de la piraterie organisée ne peut être saisie indépendamment de l’environnement régional et mondial. Cela explique l’abondance d’armes légères et de petit calibre facilement accessibles à une variété d’acteurs non-étatiques depuis le début des années 1990. ), ne va en général pas au-delà de quelques centaines de dollars. Le Soudan, par exemple, est classé avant-dernier État le plus failli de la planète juste devant la Somalie, avec un score de 113 au classement général. Selon les statistiques du Bureau maritime international, le BMI (agence de la Chambre de commerce internationale, CCI), 65 % des actes de piraterie et des tentatives d’attaques perpétrés contre des navires dans le monde sont survenus sur les côtes du continent … Toute compréhension du problème de la piraterie en des termes plus ou moins exclusivement locaux ou nationaux et toute démarche explicative reposant sur la notion trompeuse et tautologique de « faillite de l’État » s’avèrent donc in fine bien vaines. Ressorts locaux et internationaux des activités de piraterie au Nigeria et en Somalie », Politique africaine, vol. Facteurs culturels et géographiques: Dans certaines régions, notamment la Mer de Chine, la piraterie est une activité traditionnelle inscrite dans la culture locale. Reka @reka CC BY-NC-SA 17/09/2017. Les navires de commerce ne sont généralement pas armés (contrairement à ce qui fut pratiqué jusqu’au milieu du xixe siècle) et l’accès à bord est relativement facile, que les navires soient à quai ou au mouillage. Une évaluation critique des informations disponibles permettra dans un second temps de se pencher sur les origines locales et globales de la recrudescence de la piraterie en Afrique (opportunités, disparités, prolifération d’armes légères et de calibre moyen). Il est donc historiquement inconcevable que la faiblesse ou la faillite d’un État soit pensée indépendamment du contexte régional et mondial. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. En recul en Somalie, l'insécurité est en forte expansion sur les routes maritimes du golfe de Guinée, au large de l'Afrique de l'Ouest. En effet, si jusqu’en octobre 2007 l’Afrique dans son ensemble fait encore partie des régions du monde les moins réputées en matière de piraterie maritime, ce ne sera plus le cas en 2008 quand on assiste pour la première Cependant, peu de temps après la chute du régime en mai 1998, la piraterie a rebondi dans la région. COMMUNIQUE DE PRESSE: L'Union européenne (UE) en appui à la sécurité et sûreté maritimes en Afrique centrale Libreville, le 26 Février – Ce matin a eu lieu la cérémonie officielle d’ouverture de l’atelier de formation sur la lutte contre la piraterie et autres crimes maritimes, qui se … Dans un contexte de revendications plurielles et antagonistes de la souveraineté maritime, l’achat d’une « licence de pêche » auprès d’une faction ou d’un chef de guerre ne donnait aucune garantie contre le harcèlement des autres groupes. La piraterie maritime a diminué à travers le monde en 2013, notamment au large de la Somalie, selon un rapport du Bureau International Maritime. La capitale du Togo a abrité, samedi 15 octobre 2016, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de l’Union Africaine (UA) consacrée à la sécurité maritime. Les pirates de ces deux pays sont mieux équipés en armes à feu, en particulier les Somaliens qui, pour beaucoup, disposent de fusils automatiques et de lance-roquettes. Dotés d’une capacité manutentionnaire faible au regard de l’intensification du commerce maritime, ces ports pénalisaient les navires par de longs retards dans et autour des zones portuaires. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois. De surcroît, nous l’avons vu, des bouleversements sociopolitiques et l’absence d’institutions capables de faire respecter la loi ont bien évidemment eu un impact décisif sur l’émergence de la piraterie au Nigeria et en Somalie. 42L’émergence de communautés enracinées dans les activités de piraterie et dans une économie de pillage doit être comprise en lien avec les intérêts extérieurs, régionaux et mondiaux, pour l’exploitation des ressources naturelles. Facteurs politiques et juridiq… 10Afin de se prémunir contre les attaques à l’intérieur et autour des zones portuaires, les navires ont entrepris de jeter l’ancre jusqu’à 20 milles nautiques au large des côtes mais ceci n’a pas découragé les pirates, souvent équipés de pirogues dotées de puissants moteurs. Ces opportunités ont attiré vers les régions côtières un grand nombre de Somaliens qui, auparavant, n’étaient guère impliqués dans les activités de pêche [24]. En 2014, le Programme mondial de lutte contre la criminalité maritime (GMCP) a étendu ses activités au-delà de la Corne de l’Afrique et de l’Océan indien pour s’attaquer aux problèmes de criminalité maritime en Afrique de l’Ouest, en se concentrant principalement sur la région du Golfe de Guinée, où l’on a constaté une augmentation significative de la piraterie, des vols à main armée et d’autres crimes maritimes. Symétriquement, les formes extra-étatiques du pouvoir politique et social se sont renforcées, ce qui donne lieu, selon Ruben Eberlein, à « des arrangements pour le partage des butins entre des régions quasi-autonomes et le centre [50] ». La deuxième zone à haut risque s’étend des côtes ivoiriennes à celles du Congo, en passant par les eaux territoriales du Nigéria et celles du Cameroun. 4, 2009, pp. 13La résurgence de la piraterie maritime, dans la deuxième moitié des années 1990, résulte de la détérioration du climat social dans le pays, associée à une hausse de la criminalité et de la violence en particulier à Lagos et dans le delta du Niger [15]. Avec la chute du régime Barre en 1991, les armes du gouvernement central à Mogadiscio et en province sont tombées aux mains des chefs de milices et de clans, des groupes d’autodéfense et des groupes armés indépendantistes qui les ont redistribuées à leurs hommes. La tendance baissière en Afrique s’explique par le volontarisme de la communauté internationale, déterminée à éradiquer la piraterie au large de la Somalie, dans le golfe d’Aden. Le port autonome de Pointe-Noire. 15Pourtant, les statistiques du BMI ne rapportent qu’une infime partie du problème. En délivrant des « licences de pêche » aux chalutiers étrangers et en se servant des pêcheurs locaux pour harceler et extorquer des fonds aux chalutiers en « infraction », les seigneurs de guerre mettaient en avant un rôle légitime de surveillance de la côte et de défense de ce qui était perçu comme un droit de propriété traditionnel sur certains lieux de pêche détenus par des Somaliens. Selon les statistiques du Bureau maritime international, le BMI (agence de la Chambre de commerce internationale, CCI), 65 % des actes de piraterie et des tentatives d’attaques perpétrés contre des navires dans le monde sont survenus sur les côtes du continent africain en 2008, soit 189 cas sur les 293 répertoriés. Les eaux du golfe de Guinée sont les plus dangereuses du monde, selon le Bureau maritime international. L’absence d’une autorité étatique n’a cependant généré aucune activité de piraterie significative contrairement à certaines parties de l’océan Indien telles que la « côte des Pirates » de l’actuel royaume des Émirats arabes unis, où sévissait la piraterie et ce de manière probablement endémique avant que les Britanniques l’endiguent au début du xixe siècle [42]. Elles auraient même paradoxalement contribué à leur escalade, comme en témoigne le décompte du BMI qui fait état d’une forte hausse des attaques au large de la Somalie et dans le golfe d’Aden au cours des trois premiers trimestres de 2009 par rapport à la même période en 2008. Les eaux du golfe de Guinée sont les plus dangereuses du monde, selon le Bureau maritime international (BMI). En Somalie, les chalutiers, principalement d’Asie et d’Europe, ont depuis le début des années 1990 surexploité les eaux territoriales et la ZEE du pays. En Afrique de l’Ouest et centrale, divers problèmes, qui vont de la piraterie au vol à main armée en mer en passant par les activités pétrolières illicites, le trafic sous toutes ses formes, la contrebande de biens divers et diverses infractions environnementales, menacent la sécurité, la sûreté et la durabilité de l’espace maritime. La piraterie autour de la Corne de l'Afrique, essentiellement composée de pirates somaliens, a pris la forme d'attaques de navires, de pillages et d'enlèvements en mer à partir de 2005 . Que ce soit dans les zones portuaires ou en mer, les assaillants faisaient irruption et se jetaient sur les trappes et conteneurs pour voler la cargaison, les effets personnels de l’équipage, les cordes d’amarrage ou encore les pièces du navire. Le gouvernement nigérian avait alors déclaré que, pour faire baisser le nombre d’incidents de piraterie et de vols à main armée contre des navires dans ses ports, il avait renforcé les patrouilles et lancé un programme de formation pour le personnel maritime [13]. Beaucoup d’attaques au cours de la dernière décennie consistaient en une prise en otage de membres d’équipage ou de passagers en échange d’une rançon et/ou en un détournement du navire. Dans un pays où règne la misère et qui, contrairement à de nombreux pays africains en proie aux conflits, n’a pas de ressources naturelles importantes à exploiter, ce sont de telles activités qui permettaient aux seigneurs de guerre de recueillir des fonds [27]. Le niveau de la piraterie maritime observé à fin septembre est le plus faible depuis le début du siècle. Il n’y a pas de statistiques fiables disponibles sur la période précédant 1980. Prévu par la résolution 2018 du 31 octobre 2011, ce Sommet, qui a eu lieu à Yaoundé (Cameroun) en juin 2013, a débouché sur l’adoption d’une stratégie régionale de lutte contre la piraterie maritime dans le golfe de Guinée, espace géographique dont font partie plusieurs pays couverts par l’UNOCA. Cette année-là, le Mouvement national somalien, groupe rebelle du nord du pays, soutenu par l’Éthiopie, se dressait contre le gouvernement militaire de Siyaad Barre (1969-1991) en se saisissant d’au moins quatre navires au large des côtes somaliennes. La situation reste préoccupante en Afrique de l'Ouest et en particulier au Nigeria, où les enlèvements contre rançon sont de plus en plus fréquents, selon le Bureau maritime international. Conseil de sécurité des Nations unies, « Résolution 1816 (2008) adoptée par le Conseil de sécurité à sa 5902. Par exemple, au large du Puntland, on présume que 80 % du stock de homards a disparu. En revanche, dans de nombreux pays asiatiques et africains, un seul raid peut générer l’équivalent d’une ou de plusieurs années de salaire d’un travailleur non qualifié [48]. Ces deux pays sont suivis de la Tanzanie, qui n’a répertorié que 78 cas d’attaques sur la même période. 2En mettant en perspective ces récents événements dans un cadre historique postcolonial plus large, le présent article veut établir comment, quand, où et pourquoi les activités de piraterie se sont développées depuis les années 1970. Le boom des exportations pétrolières du Nigeria et l’essor subséquent des importations de marchandises telles que les produits manufacturés, les boissons alcoolisées, les cigarettes, les voitures et les appareils électroniques a donné lieu à une forte hausse du nombre de navires commerciaux étrangers faisant escale à Lagos, Apapa, Port Harcourt et dans les autres grands ports nigérians. Voir S. Eklöf, Pour des tentatives d’estimation des gains moyens de la piraterie et des vols à main armée, voir. Quatre ans plus tôt, cette part n’était que de 22 % (73 des 329 cas recensés). Votre avis sur nos contenus nous intéresse. Au fil des années, des millions de dollars ont été versés aux pirates, soit en paiement de la délivrance de licences de pêche, soit sous la forme de rançons perçues en échange de navires et de leurs équipages pris en otage. 33Le recours à la piraterie est aussi le résultat de la faiblesse de l’appareil de sécurité des propriétaires de navires comme des autorités chargées de l’application du droit maritime. commémorée en Afrique comme celle de la piraterie des côtes est-africaines. Il faut y ajouter les inégalités économiques liées à l’expansion phénoménale du commerce maritime mondial : le passage de navires chargés d’une cargaison près du littoral d’une zone habitée par des populations pauvres a souvent favorisé l’émergence de la piraterie. Voir L. Fourchard, « Les territoires de la criminalité à Lagos et à Ibadan depuis les années 1930 », Résolution A.545(13) de l’OMI adoptée le 17 novembre 1983. Pour une idée du coût des opérations navales étrangères dans la région, le volume total du contingent suédois, constitué de 152 personnes, deux corvettes et un navire de soutien stationné pendant quatre mois en 2009, est supposé avoir couté 285 millions de couronnes suédoises (soit 36,5 millions de dollars). Le Nigéria, riche pays pétrolier dans les eaux duquel sont commis la grande majorité des actes de piraterie en Afrique de l’Ouest, a la meilleure marine de guerre de la région. 25Jusqu’ici, la communauté internationale s’est montrée incapable de faire face au problème de la piraterie et des attaques armées au large de la Somalie. Les suspects arrêtés dans le cadre des opérations militaires doivent pouvoir être traduits devant la justice et bénéficier d’un procès équitable. G. Akinsanmi, « Nigeria: Nation Loses N25bn to Piracy, Sea Robberies », Ni la chronologie de la période 1960-1983 donnée par B. M. Jenkins dans. Mais après avoir pris son déjeuner à bord, il a disparu. La zone pilote E qui comprend le Bénin, le Niger, le Nigeria et le Togo est considérée comme la zone maritime la plus dangereuse en Afrique de l’Ouest, et nécessite plus d’efforts de protection. 26Les notions d’« État faible », d’« État effondré » ou d’« État failli » sont souvent mobilisées pour expliquer l’irruption des activités de piraterie dans le monde, que ce soit en Afrique ou ailleurs [37]. Ces éléments montrent que, dans une stricte perspective coûts/bénéfices, la piraterie et le vol à main armée ont généralement peu intéressé l’industrie du transport maritime au cours des dernières décennies. Au début des années 1980, le nombre d’attaques s’est accru, et dans certains cas, les pirates utilisaient des armes à feu. Depuis l’époque moderne et jusqu’à la fin de l’entreprise coloniale, deux facteurs ont empêché l’émergence d’unités politiques thalassocratiques fondées sur le pillage comme ce fut le cas en Asie du Sud-Est et en Méditerranée entre les xvie et xixe siècles [3] : les conditions géographiques d’une part et la suprématie maritime des puissances européennes tout au long des côtes d’Afrique subsaharienne d’autre part. Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. « La mer est l’autoroute du commerce mondial et la volonté de l’Afrique (de créer) une zone de libre-échange continentale ne peut aboutir sans un domaine maritime sécurisé. En 2005, le Nigeria représentait 25,6 % des importations totales de l’Afrique subsaharienne et 12,5 % de l’ensemble des exportations. L’argument d’« État effondré » ne tient pas plus quand on considère les États maritimes qui n’ont pas connu d’attaques. En marge au sommet africain sur la sécurité maritime et le développement en octobre, Lomé a abrité du 09 au 12 août, une rencontre de l’Organisation maritime de l’Afrique de l’ouest et du centre (OMAOC) qui entend mettre fin à la piraterie maritime en s’attaquant à ses causes. Cette transformation ne saurait être exclusivement ni même principalement analysée en termes de « faillite de l’État ». L’efficacité de la lutte contre la piraterie dans le monde, notamment dans l’Océan Indien et au large de la Corne de l’Afrique, dépend de l’existence de juridictions efficaces et impartiales dans chacun des pays concernés. Selon une nouvelle étude du Bureau maritime international (BMI), la région couvrant l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale est une zone rouge qui vient de dépasser celle du golfe d’Aden. 36Les inégalités, plutôt que la pauvreté, sont un autre ressort explicatif important du fait que la piraterie soit presque exclusivement limitée aux pays en voie de développement. Eux font dans la surenchère », Immigration : Joe Biden face à sa première crise, UE-Turquie : l’apaisement avec Erdogan a un prix, A un an de l’élection présidentielle, il faut ranimer le front républicain, DVD : le « Silence » de Masahiro Shinoda, quarante-cinq ans avant la version de Martin Scorsese, La mort de Nguyen Huy Thiep, écrivain vietnamien, « Les Damnés de la Commune », sur Arte : Victorine Brocher, une héroïne méconnue, « Black Widow », « Luca », « Cruella »… Disney modifie à nouveau le calendrier de sortie de ses films, « Petite frappe », « hyène folle »… la diplomatie de l’insulte a encore frappé, Les Nehru-Gandhi, une dynastie prisonnière de son destin, S’aimer comme on se quitte : « J’ouvre la porte de notre appartement, toutes ses affaires ont disparu », Le tartare de bœuf : la recette de Denis Courtiade. Puisque la plupart des attaques sont menées par des groupes de cinq à dix personnes (voire plus), le gain net moyen pour chaque pirate, après déduction des coûts de l’opération (bateau, carburant, pots-de-vin, armes éventuelles, etc. You might also want to visit our International Edition. Pour soutenir le travail de toute une rédaction, nous vous proposons de vous abonner. Les États déstructurés sont subséquemment associés à de graves bouleversements socioéconomiques et politiques, à la faiblesse des institutions publiques (y compris concernant des fonctions essentielles, en particulier le respect de l’État de droit), à la corruption et à un taux de criminalité élevé. Ce tournant donna lieu, en mars 1983, à la présentation d’une note par le gouvernement suédois au Comité pour la sécurité maritime de l’Organisation maritime internationale (OMI, organisme des Nations unies à ne pas confondre avec le BMI). Elle témoigne plutôt d’un processus politique continu et complexe dans lequel les acteurs politiques locaux jouent un rôle central. En effet, si jusqu’en octobre 2007 l’Afrique dans son ensemble fait encore partie des régions du monde les moins réputées en matière de piraterie maritime, ce ne sera plus le cas en 2008 quand on assiste pour la première . La piraterie maritime a diminué à travers le monde en 2013, notamment au large de la Somalie, selon un rapport du Bureau International Maritime. En général, les risques encourus par les auteurs d’actes de piraterie sont ainsi relativement faibles. Depuis le début du déchargement [de la cargaison], j’ai été témoin de nombreux cas de pillage de la cargaison sur le quai. Cet article est issu du dossier «Transport maritime : investissement, hausse des prix et piraterie, les nouveaux défis du secteur en Afrique» Voir tout le sommaire La résurgence de la piraterie maritime depuis une dizaine d'années a des effets néfastes sur la sécurité, les êtres humains et l'économie des pays et zones touchées. La thèse fort répandue d’une accentuation de la piraterie en raison de la faillite de l’État est ici récusée. Avec les Chinois, c’est autre chose. Cet article considère comme tautologique l’usage de la notion d’« États faillis » pour expliquer ce phénomène et s’interroge sur l’efficacité de l’intervention internationale navale dans les eaux somaliennes. En cliquant sur « Continuer à lire ici » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. En outre, les frontières poreuses du pays ont facilité le trafic d’armes et l’afflux d’anciens soldats, de milices et autres éléments criminels des pays voisins en proie aux conflits. Dans ce contexte, les revenus des ressources marines n’ont pas permis une meilleure gestion des ressources ni une surveillance effective de l’industrie de pêche [28]. Ces interventions n’ont à ce jour pas réussi à inverser la tendance des activités de piraterie. L’adoption de la Convention des Nations unies de 1982 sur le droit de la mer étendait de 3 à 12 milles nautiques les limites des eaux territoriales de chaque pays. Le sommet de Yaoundé Le sommet de Yaoundé est un accord entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Afrique centrale (CEEAC) ainsi que la Commission du golfe de Guinée (CGG) pour limiter les actes illégaux, dont la piraterie, dans le Golfe de Guinée. commémorée en Afrique comme celle de la piraterie des côtes est-africaines. En dépit de l’embargo des Nations unies de 1992, la circulation d’armes en provenance des pays voisins s’est d’ailleurs poursuivie et a bénéficié aux différentes factions armées [51]. Voir « Rapport du Groupe de contrôle sur la Somalie… », doc. Les attaques dans la région semblent toutefois en « nette diminution » en raison de la mobilisation d’un plus grand nombre de navires militaires contre les pirates. 16Tout comme au Nigeria avant les années 1970, la piraterie et le vol à main armée contre des navires étaient quasiment inexistants au large des côtes somaliennes avant les années 1980 [20]. Pour ces données, voir ICC International Maritime Bureau, Par exemple les États de la Barbarie, les Sultanats de Sulu et Johor et la rébellion de la dynastie Tây Sơn au Vietnam. Dans le delta du Niger, différents groupes armés, y compris des groupes d’autodéfense et des milices ethniques, ont vu le jour à cause de la dégradation de l’environnement, de la discrimination ethnique et du manque d’opportunités économiques en dépit de l’exploitation du pétrole et du gaz dans la région par des sociétés étrangères agréées par le gouvernement central. « Rapport du Groupe d’experts sur la Somalie créé par la résolution 1425 (2002) », document des Nations unies S/2003/223, 2003, p. 44. À bien des égards, les nouveaux régimes dans lesquels se meuvent les pirates évoquent d’autres sociétés thalassocratiques dans l’histoire, tels que les États barbares d’Afrique du Nord du xvie au xixe siècle et le sultanat de Sulu en Asie du Sud-Est aux xviiie et xixe siècles. Ces statistiques reflètent surtout la recrudescence des activités de pirates somaliens dans le golfe d’Aden et au large des côtes orientales de la Somalie, même si ces activités connaissent aussi un essor notable au Nigeria et en Tanzanie [2]. 18En revanche, après l’effondrement du régime de Mogadiscio et du pouvoir central de l’État en 1991, ni le Mouvement national somalien, ni aucun autre groupe rebelle ou faction politique n’avaient la capacité et l’intérêt de gouverner les vastes eaux territoriales du pays. Pourtant, sur le plan historique, pratiquement tous les États dits aujourd’hui « faibles » ou « faillis » en Afrique sont des constructions résultant des interactions transnationales et mondiales : l’expansion coloniale d’abord, mais aussi d’autres formes d’interactions globales dans les domaines économique, politique et militaire, avant et après les indépendances. Ces dernières années, le golfe de Guinée est devenu l’épicentre de la piraterie maritime mondiale. O. Marenin, « The Anini Saga: Armed Robbery and the Reproduction of Ideology in Nigeria ». La sécurité maritime en mer au cœur d’un sommet de l’Union africaine organisé à Lomé, au Togo, cette semaine. 116, no. « Basculement » d’un golfe à l’autre en Afrique, et persistance en Asie du Sud-Est ». 116, no. Alors que la période de 2000 à 2007 a vu une moyenne de 26 actes de piraterie signalés chaque année au large des côtes de la Somalie, ce nombre a bondi à 111 en 2008 et quadruplé pour atteindre plus de 400 navires en 2009 et 2010 au large des côtes de la Somalie, dans le golfe du Aden et plus loin dans la mer Rouge et l'océan Indien. Selon les statistiques du BMI, entre 1998 et 2008, vingt personnes ont été tuées et 64 blessées au cours de ces attaques, ce qui confère au Nigeria la première place en nombre de victimes en Afrique (Somalie et mer Rouge comprises) [17]. Ces navires étaient spécialisés dans la pêche des espèces pélagiques telles que le thon, l’espadon et le maquereau espagnol, mais aussi de plus petites espèces comme la sardine, l’anchois et le maquereau. La survenance de plusieurs actes de vols à main armée contre des navires dans les eaux nigérianes demeure ainsi principalement due à la forte densité du trafic maritime international par rapport aux autres pays africains (Afrique du Sud non comprise) [44]. Rendre compte de la piraterie ou de toute autre forme de criminalité ou de crise sociopolitique et économique en s’appuyant sur le concept d’« État failli » est une tautologie, la piraterie étant précisément un indicateur servant à déterminer le degré présumé de faillite de l’État. Les ouvriers et les agents de sécurité des installations pétrolières ont constitué une cible spécifique pour les milices dont le projet était non seulement d’extorquer de l’argent aux compagnies pétrolières, mais aussi d’exercer une pression politique sur le gouvernement nigérian. Sur la côte orientale de l'Afrique, les données du BMI confirment la disparition de la piraterie en Somalie, réduite quasiment à néant depuis plusieurs années. La zone de libre-échange continentale doit à terme constituer un marché de 1,2 milliard de personnes et permettre de faire passer les échanges intra-africains de 15 % à 60 %, selon l’Union africaine. Ces données présentent des biais de sous-évaluation ou de surreprésentation des cas d’attaques. La baisse du nombre d’attaques à main armée et d’actes de banditisme contre des navires internationaux signalés dans les eaux du Nigeria entre le milieu des années 1980 et le milieu des années 1990 est le fruit de cette politique. cit., p. 27. Non. Personne ne sait vraiment qui exactement sont ces pirates d’Afrique de l'Ouest. La montée en puissance de groupes de pirates organisés, bien armés et équipés, spécialisés dans l’attaque des installations d’exploitation pétrolière ainsi que des bateaux de pêche, des paquebots et des navires commerciaux, dans les régions de Lagos et du delta du Niger, ne serait donc que la manifestation d’une transformation plus large de l’État et des relations de pouvoir sur le plan social, économique et politique.
Anne-marie Collard Age,
Directeur Général Des Services,
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